La gorgone rouge (paramuricea clavata) est une espèce marine de forme arborescente qui peuple les fonds de la Méditerranée. Les populations de gorgones forment de véritables forêts sous-marines qui, comme celles terrestres, protègent une grande variété d’espèces et augmentent la biodiversité locale.
Des forêts de gorgones, plus ou moins étendues, sont présentes dans la majorité des Aires Marines Protégées de la Méditerranée. Il s’agit d’organismes sessiles qui vivent attachés au substrat, incapables de se mouvoir. Leur seule possibilité de mouvement est pendant la reproduction, quand ils produisent une émission de larves, lesquelles se dispersent dans la colonne d’eau. Elles sont transportées par les courants, certaines d’entre elles formant des connexions avec des populations éloignées, et d’autres restant sur place et contribuant à la population d’origine.
Dans le cadre du projet IMPACT, les chercheurs du LECOB – Laboratoire d’Ecogeéochimie des Environnements Benthiques mesurent le taux de rétention des larves de la gorgone rouge. Les résultats permettent d’évaluer l’indice de persistance locale de la population, c’est-à-dire la capacité à se maintenir dans le temps par la contribution des seules larves locales au renouvellement des générations.
En mars 2019, deux chercheurs et deux plongeurs du LECOB ont achevé une mission d’échantillonnage dans le parc maritime de Port Cros, à proximité du port de Toulon.
La mission avait pour but de décrire la densité et la structure de taille des populations de gorgones, et de prélever des échantillons pour une étude génétique, destinée à comprendre le degré de connectivité ou échanges de larves entre les populations étudiées.
Pendant quinze jours, l’équipe a réalisé deux plongées journalières entre 30 et 50 mètres de profondeur, au cours desquelles ont été mesurés les paramètres démographiques des populations de gorgones, taille et densité, et des petits échantillons ont été prélevés pour les analyses génétiques.Le prélèvement a été effectué en coupant des petites parties de l’apex de la gorgone, moins de 3 centimètres, et en les plaçant dans l’alcool, une fois portés à la surface. Les mesures de densité sur le mur riche en gorgones ont été réalisées dans des cadres carré de un mètre de côté.
Pour mesurer la taille des gorgones a été utilisé un gorgonomètre, une barre graduée, inventé par les chercheurs du LECOB.